Conception et structuration d'un plan d'actions trame verte et bleue : exemple du Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan

Une démarche sur un territoire de 83 communes s’appuyant sur un réseau d’acteurs locaux 
L’identification des trames naturelles et l’élaboration d’un plan d’actions associé ont pour spécificité d’être portées par le Parc Naturel Régional (PNR) du Golfe du Morbihan (33 communes) sur un territoire dépassant de loin son périmètre : une communauté d’agglomération, trois communautés de communes et 83 communes. 

Pour mener à bien cette mission, l’association des collectivités, des acteurs socio-professionnels, des structures associatives, des établissements publics s’est faite moyennant : 

• la mise en place d’un comité de pilotage, instance décisionnelle ;
• la création de deux groupes de travail, l’un sur la prise en compte des espèces et l’autre dédié à l’intégration de la trame verte et bleue (TVB) dans les documents d’urbanisme ; 
• la sollicitation du comité scientifique du PNR ; 
• la mise en place d’un comité transversal regroupant des acteurs institutionnels (Région, Département, services de l’État), des aménageurs (RTE, GRTgaz, SNCF, etc.), des organismes socio-professionnels (Comité régional de la conchyliculture, Chambre d’agriculture, etc.), des établissements divers (lycée, etc.). 
  Note : l’intérêt de ce comité a été d’associer des acteurs d’horizons très divers, en un lieu d’information sur la biodiversité et la TVB, de partage de connaissances ainsi que de croisement des actions des uns et des autres. 

Ces différentes instances, avec un appui des expert·e·s locaux, ont contribué à la mise au point et à la validation de la démarche proposée, étape par étape.

Une identification de la TVB en élargissant la réflexion aux autres trames naturelles 
La méthode mise en œuvre pour la TVB s’est appuyée sur les six sous-trames identifiées par le schéma régional de cohérence écologique (SRCE) de Bretagne, en les adaptant à la marge. Ainsi, la sous-trame « cours d'eau » a intégré les zones humides fonctionnelles des cours d'eau, et la sous-trame « zones humides » a intégré les mares devenant ainsi "zones humides et milieux aquatiques". La sous-trame « bocage » a inclus les milieux agricoles et associés (bois, vergers, etc.). 

La prise en compte des espèces dans l’identification des trames naturelles a été confrontée à l’hétérogénéité des données exploitables sur l’ensemble du territoire. 

Dans le cadre du diagnostic, la structuration de la méthode doit être réfléchie en fonction des données homogènes effectivement récupérées. À cet égard, un point de vigilance est la nécessité d’associer les acteurs détenteurs de données à la fourniture effective de ces dernières et à leur structuration lors de leur transmission. 

La démarche mise en œuvre sur le territoire des 4 EPCI s’est révélée très intéressante, a fortiori avec l’objectif d’une approche homogène. À contrario, l’importance du territoire constitue une difficulté. 

Enfin, la légitimité du porteur de la démarche, en l’occurrence le PNR du Golfe du Morbihan dans le cas présent, doit être clairement affirmée et partagée.

Par rapport au diagnostic, l’objectif est de continuer à capitaliser des données pour combler les lacunes identifiées. 

Sur le territoire du PNR, certaines actions vont être progressivement mises en œuvre dans les trois années à venir : inventaires des vieux vergers, des mares ou des arbres têtards ; mise en place de formations et d’actions de sensibilisation ; réalisation d’un guide sur la trame noire ; création d'un marteloscope en partenariat avec l'ONF et le CRPF ; etc. 

À l’échelle des quatre EPCI, l’objectif est de faire connaître le plan d’actions élaboré et de définir le rôle du PNR dans l’accompagnement des collectivités locales notamment lors de l’élaboration des PLU, et PLUi et lors de la révision des SCoT (deux en prévision).