Connaissance de la biodiversité liée au complexe bocager et applications pratiques sur le bassin versant du Léguer
- Retour d'expérience
- Objectifs
- Élaborer un outil de diagnostic du bocage et des haies permettant d’établir des préconisations dans leur gestion en faveur de la biodiversité, et créer une méthode pour la prise en compte du bocage dans l’élaboration de la trame verte et bleue à l’échelle d’un bassin versant ou d’un territoire.
- Description de l'action
L’acquisition de connaissances concernant les paramètres influençant la biodiversité liée au complexe bocager
L’étude menée a porté sur deux groupes d’espèces bio-indicatrices, les plantes et les coléoptères carabiques, avec des relevés, pendant 4 années, en échantillonnant de 10 à 20 haies réparties sur 6 territoires bretons. Il ressort de ces travaux que la biodiversité du bocage est fonction :
- des modalités de gestion de la haie elle-même ;
- de la localisation (effets biogéographiques) ;
- des systèmes agricoles haie/parcelle ;
- des écopaysages et notamment de leur densité bocagère.
Le développement d’outils cartographiques pour comprendre la biodiversité associée au bocage
Les résultats présentés ci-après ont été obtenus en utilisant un module d’analyse cartographique appelé « Chloé-métriques paysagères » conçu et développé pour QGIS par l’UMR-BAGAP. L’objet de cette fiche n’est pas de présenter ce module qui peut être téléchargé, mais de valoriser les outils cartographiques qui ont été mis au point dans le cadre de cette action.- Les écopaysages : ce sont des unités paysagères différenciées statistiquement selon la composition et la structure spatiale de l’occupation du sol (boisements, cultures, prairies, bâtiments, routes, eau, etc.). Cette approche permet d’appréhender un territoire ou ses différentes parties et de jauger leur potentiel d’accueil de la biodiversité.
- Le grain bocager : le grain bocager est un indice paysager qui caractérise le réseau de haies en prenant en compte simultanément leur densité et la forme des parcelles, les parcelles allongées étant plus soumises à l'effet des haies. Cette métrique permet de qualifier la qualité écologique des réseaux. Les continuités écologiques : il s’agit de mettre en œuvre une démarche d’identification des espaces de déplacements utiles aux populations d’espèces pour circuler entre leurs habitats. Les continuités écologiques : il s’agit de mettre en œuvre une démarche d’identification des espaces de déplacements utiles aux populations d’espèces pour circuler entre leurs habitats.
- Les continuités écologiques : il s’agit de mettre en œuvre une démarche d’identification des espaces de déplacements utiles aux populations d’espèces pour circuler entre leurs habitats.
Des travaux de recherche déclinés en actions territoriales concrètes
- Le « plan de gestion durable des haies » (PGDH) : une des déclinaisons des recherches précédentes a été de trouver des critères simples visant à évaluer l’état écologique de la haie. Il s’agit de compléter le diagnostic des haies présentes sur une exploitation et de permettre à l’agriculteur·rice de mieux connaître ses haies, son capital « bois » et les manières de les gérer durablement. L’outil « Plan de gestion durable des haies » a été co-construit avec l’AFAC-Agroforesteries.
- L’identification de la trame verte et bleue à l’échelle du bassin versant du Léguer : les travaux de recherche poursuivis ont permis de dresser un état des lieux écologiques de ce territoire et de produire un atlas cartographique des réservoirs de biodiversité et des corridors favorisant les déplacements de la faune et la dissémination de la flore. Ces productions constitueront des outils d’aide à l’identification de la trame verte et bleue.
- Bilan et enseignement
- Le projet a déjà permis la réalisation d’un « Plan de gestion durable des haies » sur plus d’une dizaine d’exploitations agricoles du département des Côtes-d’Armor. Au 31 décembre 2023, 143 personnes sont formées et réalisent des PGDH en France dont 39 en Bretagne.
- Le projet a permis une publication dans la revue Sciences, Eaux et Territoires.
- Le mode de fonctionnement très différent des structures associées à ce projet a permis de mieux valoriser les savoir-faire des uns et des autres. Ce travail de co-construction a nécessité un engagement intellectuel important mais hautement profitable qui peut être valorisé sur le long terme.
- Suite et perspectives
- Diffusion du « Plan de gestion durable des haies » auprès des technicien·nes « bocage » à l’échelle du territoire de Lannion-Trégor Communauté et de la région, puis, au-delà, à l’échelle nationale via le déploiement du « Label Haie » porté par l’AFAC-Agroforesteries.
- Contribution à l’élaboration du Label Haie, avec l’AFAC- Agroforesteries, label assurant la gestion écologique et durable des haies et valorisant les produits du bocage. La certification oblige la réalisation d'un PGDH.
- Communication des résultats des travaux et programmation de formations de technicien·nes visant à diffuser des outils de modélisation pour définir les continuités écologiques.
- Valorisation et amélioration du Grain Bocager en collaboration avec l'OFB et l'IGN (projet Dispositif de Suivi des Bocages) pour prendre en compte les hauteurs de végétation et calculer l'indice à large échelle (27 départements).
- Maîtres d'ouvage
- Communauté d’agglomération de Lannion-Trégor Communauté
- Fédération Départementale des Chasseurs des Côtes-d’Armor
- INRAE – Unité Mixte de Recherche Biodiversité-Agroécologie et Aménagement du Paysage (UMR BAGAP)
- Durée de mise en œuvre
Projet sur 5 ans (2015-2020)
Coûts et moyens humainsBudget : 340 000 euros
Personnels mobilisés : Lannion Trégor Communauté : 10 personnes / INRAE UMR BAGAP : 6 personnes / FDC des Côtes d'Armor : 2 personnes