La gestion d’une base de données : l’exemple de Lannion-Trégor Communauté

De SERENA à GéoNature
Entre 2010 et 2018, le service Patrimoine naturel de Lannion-Trégor Communauté s’est progressivement saisi de l’outil SERENA. Si l’usage a dans un premier temps été ciblé autour de la gestion de la connaissance naturaliste sur le périmètre de la réserve naturelle régionale (SERENA est un outil administré par le réseau Réserves Naturelles de France), celui s’est rapidement élargi à l’ensemble du périmètre de l’agglomération (57 communes) et a été enrichi par de nombreuses conventions d’échanges de données montées avec les associations partenaires.
En 2019, en lien avec les réflexions autour de la création d’une plateforme régionale (aujourd’hui Biodiv’Bretagne), la montée en puissance de l’outil GéoNature, mais aussi, localement, la création d’un outil de saisi propre à l’Agglo créé dans le cadre d’un Atlas de la biodiversité Intercommunal, il a été décidé d’opérer la délicate « migration » de la base de données naturalistes de SERENA vers GéoNature.
La plateforme GéoNature de Lannion-Trégor Communauté héberge, au 1er janvier 2024, 443 500 observations qui proviennent :

• Des conventions d’échanges de données passées avec les partenaires de l’Agglo, liées notamment à la démarche d’Atlas de la biodiversité (73% des observations totales). 
• Des contributeurs bénévoles (près de 1000 personnes au 01/01/2024) qui alimentent le portail de saisie en ligne créé à l’occasion de l’Atlas de la biodiversité. Ces observations sont automatiquement ajoutées à la plateforme GéoNature, de manière hebdomadaire (22%) ;
• Des suivis et inventaires réalisés en régie par les équipes de l’Agglo (5 %). Ce poste regroupe également les observations issues des études commandées à des prestataires dans le cadre des missions de gestion des espaces naturels mais aussi les données issues d’études réglementaires commandées par d’autres services de l’Agglo.

Les avantages de GéoNature
L’outil GéoNature possède de nombreux avantages, au-delà d’une ergonomie supérieure comparée à celle de SERENA :

• Le format d’enregistrement des observations répond au cahier des charges du standard régional d’échange de données naturalistes. L’export de ces observations vers les partenaires est donc grandement facilité. L’Office de l’Environnement de Bretagne (OEB) dispose ainsi depuis 2023 
• La gestion d’une base de données : l’exemple de Lannion-Trégor Communauté d’un accès direct aux observations de la base GéoNature de Lannion-Trégor Communauté (cet accès ne concerne que les données publiques après leur pré-validation). 
• La plateforme attribue un identifiant unique à chaque observation, de manière à pouvoir être mutualisée dans le cadre des standards SINP, et partagée au niveau national. Ceci répond aux obligations réglementaires du partage des données publiques. 
• L’import de lots de données est simplifié par rapport aux protocoles d’imports possibles sur SERENA et l’import des observations bénévoles depuis le portail grand public a pu être automatisé. 
• La pré-validation des observations se fait au fil de l’eau, de manière simple, chaque début de semaine, à l’occasion de l’intégration automatique du lot issu du portail grand public. 
• Les outils de requêtes, géographiques ou selon tout autre critère, sont simples et les résultats directement exploitables sous SIG. 
• La saisie permet un bon niveau de précision en proposant des champs optionnels permettant de compléter l’observation par des éléments de comportements, de stades, etc.

• Sur le plan quantitatif, le bilan est très positif avec une base de données riche de quelques 443 500 observations (au 01/01/2024) sur le territoire de la Communauté d’agglomération. 
• Cette donnée est directement disponible, aussi bien pour les partenaires que pour l’usage interne en tant que couche SIG. 
• La création et la gestion d’une base de données naturalistes suppose un équipement informatique « puissant » (capable de gérer de très nombreuses données). 
• La réussite de la migration de SERENA vers GéoNature et l’optimisation de cet outil ont été permises par une collaboration étroite entre les services Patrimoine naturel et Informatique, mobilisant des moyens humains assez importants. 
• La base de données est un outil qui doit être au service des projets du territoire (trame verte et bleue, urbanisme, maîtrise foncière, etc.) et dont la finalité n’est pas une «simple» bancarisation de données.

• Les liens entre GéoNature Lannion-Trégor Communauté et Biodiv’Bretagne doivent encore être optimisés, en particulier dans le sens export depuis la base régionale. 
• Si l’ergonomie est très satisfaisante pour les professionnels, elle n’est pas très attractive pour le grand public. Aussi le choix a été fait de conserver le portail de saisie en ligne créé pour l’Atlas de la biodiversité, malgré ses importantes limites en mode consultation. Il est possible qu’un jour, le portail GéoNature, avec un module dédié, remplace complétement le portail grand public actuel. 
• De nombreux modules existent, et sont ajoutés au fil des contributions du réseau œuvrant au développement libre de GéoNature. Certains modules développés pour la saisie de protocoles de suivis particuliers par exemple seront à étudier, à ajouter et à s’approprier au fil des besoins.