Prairies Saint-Martin, Rennes (35)

​​Situées en zone inondable et proches d’anciennes industries, les Prairies Saint-Martin ont fait l’objet d’une urbanisation tardive et limitée. À la suite de l’abandon d’un projet d’aménagement routier en 1994, puis à la découverte d’une pollution généralisée des sols, de nouvelles réflexions sont menées pour valoriser ces espaces naturels, les usages durables et les co-bénéfices associés.

Parmi les opérations mises en œuvre :

• Résorption progressive de l’habitat en zone inondable par le rachat des propriétés au fil de l’eau ;
• Suppression progressive des jardins ouvriers incompatibles avec la pollution généralisée aux métaux des sols du site ;
• Réalisation des travaux par phases successives : restauration et aménagement des milieux variés, plantations d’arbres etc.
• Cartographie des différents types de milieux et élaboration de plans de gestion différenciée : prairies, boisements, zones humides, ripisylves, bocage etc. ;
• Ouverture des espaces et appropriation culturelle : plaine festive, aire de jeux, animation culturelle, location de matériel nautique ;
• Réhabilitation de bâtiments existants ;
• Etude de la continuité écologique pour l’identification de corridors écologiques dans le secteur Nord-Est ;
• Réflexions menées sur la Trame Noire le long du canal.

La réflexion sur l’aménagement des espaces dédiés aux usagers autour des différents milieux naturels présents sur le site a permis la mise en place d’un gradient de naturalité avec des aménagements horticoles à proximité du canal jusqu’aux espaces naturels plus préservés de la fréquentation à l’Est.

Difficultés rencontrées :

Le calendrier des travaux a été impacté par la complexité et l’ampleur du projet.
La dynamique de développement du projet a été contrainte par l'acquisition des parcelles aux différents propriétaires fonciers concernés.
Du fait de son étalement dans le temps, le projet a dû s'adapter aux changements de paradigme dans les politiques d'aménagement (infrastructures grises vs solutions douces, intégration du cycle du carbone...) et intégrer ces évolutions.

Facteurs clés de réussite :

• Découpage du projet en plusieurs phases ;
• Etalement des financements dans le temps ;
• Positionnement politique en faveur de la biodiversité.

Conseils à donner et écueils à éviter :

La mise en place d’une cellule biodiversité en interne au sein des services permet un suivi plus efficace des prestations externes.
Veiller à l’intégration des enjeux de biodiversité tout en maintenant les usages et l’accès du public favorise l’adhésion locale, renforce l’acceptabilité et permet de valoriser les co-bénéfices d’un tel projet d’aménagement.
Aborder tôt la question des émissions de gaz à effet de serre dans un projet permet de définir des objectifs clairs dès la phase de programmation. Cela facilite ensuite l’élaboration de scénarios cohérents et évite des actions non prévues.

Suivi du projet :

Le projet a fait l’objet d’un diagnostic faune / flore préalable. Un protocole de suivi de la biodiversité a été mis en place pour répondre aux exigences de la labellisation en Espace Naturel Sensible. La biodiversité des prairies Saint-Martin fait également l’objet de travaux de suivis dans le cadre d’activités associatives et universitaires.

Perspectives : 

• Finalisation des aménagements le long du canal d’Ille-et-Rance ;
• Entretien régulier, notamment pour maintenir l’ouverture des milieux ;
• Amélioration des fonctionnalités écologiques en lien avec le département.